Santé des femmes au travail : le rôle de la prévention en entreprise

Groupe de femmes souriantes unies autour d’une table, symbolisant l’engagement collectif des entreprises pour la prévention de la santé des femmes pendant Octobre Rose.

💡 L’essentiel à retenir :  

Les femmes salariées sont exposées à divers risques pour leur santé physique et mentale, notamment le stress chronique, la charge mentale et certaines affections telles que l’endométriose ou les troubles musculo-squelettiques. Les entreprises peuvent agir concrètement en aménageant les postes, en proposant des horaires flexibles, des espaces de repos ou d’allaitement, et en organisant des ateliers de prévention santé. Ces mesures permettent de réduire l’absentéisme, d’améliorer le bien-être quotidien des salariées et de soutenir les jeunes mères tout en renforçant l’inclusivité et la performance de l’entreprise.

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Sommaire

En France, les femmes représentent près de la moitié de la population active et font face à des enjeux de santé spécifiques (stress, charge mentale, troubles musculo-squelettiques). 

Le cancer du sein reste aujourd’hui la première cause de mortalité par cancer chez les femmes en France. Une femme sur huit sera concernée au cours de sa vie, selon Santé publique France. Chaque mois d’octobre, la campagne Octobre Rose met en lumière l’importance du dépistage et de la prévention. Pourtant, près de la moitié des femmes de 50 à 74 ans ne participent pas au programme de dépistage organisé. 

Les entreprises ont un rôle clé à jouer, au-delà du médical, pour sensibiliser et agir tout au long de l’année afin de protéger la santé de leurs collaboratrices. Une approche proactive améliore la santé des salariées, ainsi que la fidélisation et l’attractivité des équipes.

Les enjeux de santé des femmes au travail

Inégalités et vulnérabilités liées au genre au sein des entreprises

Au sein des entreprises, certains facteurs de santé liés au genre affectent davantage les femmes. C’est le cas par exemple des troubles musculo-squelettiques en raison de certaines postures ou tâches répétitives dans des secteurs comme le commerce, l’industrie ou le tertiaire. Par ailleurs, les pathologies liées à la santé reproductive, comme l’endométriose ou certains déséquilibres hormonaux, peuvent entraîner douleurs chroniques, fatigue et perturbation du cycle de travail.

Cette exposition particulière a des conséquences concrètes sur la vie professionnelle : les femmes sont deux fois plus touchées par le burn-out que les hommes, et beaucoup subissent ce stress dans le silence, sans en parler à leurs supérieurs. C’est là que les entreprises ont un rôle déterminant : elles peuvent créer des environnements qui reconnaissent ces risques, adaptent les postes de travail et sensibilisent les équipes à ces enjeux.

Santé mentale et impacts physiques pour les salariées

Selon une étude de Santé publique France, la prévalence de la souffrance psychique liée au travail a doublé entre 2007 et 2019, atteignant 5,9 % chez les femmes contre 2,7 % chez les hommes. Cette tendance s’explique par une combinaison de facteurs tels que la surcharge de travail, le manque de reconnaissance, la précarité de l’emploi et les stéréotypes de genre persistants. 

Pour les salariées qui deviennent maman, c’est une charge mentale en plus. Elle résulte de la gestion simultanée des responsabilités professionnelles et familiales, des attentes sociales et des normes de genre. Une étude de la plateforme Teale révèle que 59 % des femmes ressentent un stress quotidien lié à leur charge mentale de maman, qui constitue désormais le troisième facteur de risque d’infarctus, derrière le tabac et le cholestérol.

La responsabilité sociale des entreprises : leviers d’actions

Une obligation légale et une responsabilité éthique

Les entreprises ont l’obligation de protéger la santé de toutes les salariées, y compris contre les risques spécifiques liés au genre et à la maternité. La loi prévoit des aménagements pour les femmes enceintes, les salariées allaitantes et celles exposées à certains risques professionnels. 

Mais au-delà du cadre légal, il existe une responsabilité morale : favoriser un environnement inclusif et bienveillant contribue à la santé globale des équipes et à la cohésion interne. Les entreprises qui mettent en place ce type de dispositifs envoient aussi un signal fort : elles valorisent la santé et le bien-être de leurs équipes, ce qui contribue naturellement à renforcer leur attractivité et leur image.

Sensibilisation et prévention quotidienne

Pour prévenir efficacement, il ne suffit pas de mettre en place des dispositifs ponctuels. Les entreprises peuvent organiser des ateliers réguliers sur la gestion du stress, la nutrition, la santé mentale et la connaissance des pathologies féminines. Des campagnes d’information, couplées à des outils de communication interne, permettent de briser les tabous et d’encourager les femmes à prendre soin de leur santé sans culpabilité.

Aménagement des conditions de travail

Adapter le travail aux besoins spécifiques des femmes implique une réflexion sur les horaires, les pauses, les postes de travail et l’accessibilité à des espaces de repos. C’est un levier important quand on sait que 10 % des parents salariés ont déjà quitté leur entreprise parce qu’ils estimaient ne pas pouvoir concilier parentalité et travail (selon le baromètre parentalité et santé mentale 2025 publié par Teale). Ces solutions, lorsqu’elles sont intégrées de manière naturelle, deviennent des outils concrets de prévention santé et favorisent un climat de travail bienveillant.

Focus : soutien des jeunes mères au travail

Même si la santé des femmes au travail concerne toutes les salariées, les jeunes mères représentent un cas particulier. La reprise après un congé maternité, la gestion de la fatigue et la continuité de l’allaitement peuvent être difficiles sans soutien adapté. La législation française prévoit des temps spécifiques pour l’allaitement, mais des solutions supplémentaires facilitent le quotidien, comme des espaces privés et confortables, qui permettent de continuer à travailler tout en préservant la santé de la mère et de l’enfant.

Dans ce contexte, des initiatives comme les fauteuils d’allaitement Pachamama montrent comment il est possible de concilier intimité, confort et productivité. Elles offrent un cadre rassurant et flexible, intégré dans le lieu de travail, qui participe à la prévention et au bien-être des salariées.

salariée qui tire allaite son lait au travail dans un fauteuil d'allaitement qui lui assure confort et intimité

Autrice

Clara Casado

Responsable éditoriale
& Experte en QVT

Responsable éditoriale chez Pachamama, Clara Casado explore les enjeux de la qualité de vie au travail (QVT) sous le prisme de la parentalité. À travers ses articles, elle décrypte les besoins des jeunes parents en entreprise et valorise des solutions concrètes comme les espaces d’allaitement, pour un environnement de travail plus inclusif et bienveillant.

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