Baby brain chez les jeunes mamans : le phénomène des pertes de mémoire

maman fatiguée qui donne le biberon à son bébé entre deux réunions

💡 L’essentiel à retenir :  

Le baby brain (ou mommy brain) est une phase naturelle d’adaptation du cerveau après la naissance, liée à la fatigue, aux hormones et à la charge mentale. Ce brouillard mental, souvent accentué par la reprise du travail et l’allaitement, n’est pas une faiblesse mais le signe d’un cerveau en pleine réorganisation. Avec du repos, une bonne alimentation et un environnement bienveillant, la mémoire et la clarté mentale reviennent progressivement.

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Sommaire

Le baby brain, aussi appelé mommy brain ou encore brain frog, ce brouillard mental que beaucoup de jeunes mamans évoquent, devient particulièrement visible lorsqu’on allaite et que l’on reprend le travail. Oublis fréquents, difficultés à se concentrer, sensation de ralentissement… ces symptômes peuvent surprendre et inquiéter. Mais comprendre ce phénomène et savoir comment l’accompagner permet de traverser cette période plus sereinement.

Qu’est‑ce que le baby brain et pourquoi cela arrive ? 

Le baby brain désigne des troubles temporaires de la mémoire, de l’attention et de la concentration observés après l’accouchement. Ce n’est pas une maladie, mais une adaptation du cerveau à un nouveau rôle : prendre soin du bébé tout en gérant ses propres besoins et son environnement.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : 

  • La fatigue : due aux nuits fragmentées et aux réveils pour allaiter
  • Les hormones : comme la prolactine et le cortisol, fluctuent fortement, influençant l’humeur et les fonctions cognitives.
  • La charge mentale : jongler entre soins du bébé, tâches domestiques et préparation à la reprise professionnelle, contribue à ce brouillard mental.

Saviez-vous que c’est le pédiatre et psychanalyste britannique Donald Winnicott qui a été le premier, en 1956, à décrire la « préoccupation maternelle primaire » ? Ce concept pourrait expliquer ce sentiment de confusion et de ralentissement que ressentent de nombreuses nouvelles mères. En effet, quatre femmes sur cinq déclarent souffrir d’oublis et de moments d’inattention pendant cette période.

Le phénomène de neuroplastie maternelle
Le cerveau des jeunes mamans se reconfigure après l’accouchement pour être plus vigilant aux besoins de l’enfant. C’est ce qu’on appelle la neuroplastie maternelle qui améliore certaines compétences telles que l’empathie ou la fameuse intuition maternelle. D’un point de vue scientifique, cela se traduit par une diminution de la zone de la matière grise pour laisser place à plus de matière blanche.  Ces changements temporaires expliquent certains oublis, sans qu’il y ait de trouble durable. 

Retour au travail et baby brain : gérer le brouillard mental post-partum

Bien que ce phénomène atteint son paroxysme au 3e trimestre de grossesse et disparaît généralement dans les mois qui suivent l’accouchement, certaines femmes en ressentent encore les effets à la reprise du congé maternité. 

Et pour cause, la reprise du travail ajoute de nouvelles exigences cognitives et émotionnelles. La fatigue accumulée, le stress des responsabilités et la pression de performance peuvent rendre les oublis plus fréquents et le cerveau moins réactif.

Pour les mamans qui allaitent, les contraintes s’intensifient. Il faut organiser les moments de tirage de lait ou de tétée, gérer le stockage, et parfois faire face à un manque d’espaces adaptés sur le lieu de travail. Cette combinaison de fatigue, stress et organisation complexe rend le baby brain plus sensible. Mais attention, c’est tout à fait normal ! Le reconnaître permet aussi de réduire la pression et d’éviter le stress supplémentaire.

Le rôle de l’employeur
Un environnement compréhensif, flexible et équipé pour l’allaitement réduit le stress et facilite la concentration. Cela contribue directement à atténuer le baby brain.

Comment mieux vivre le baby-brain ? 

Gérer le baby brain, c’est avant tout apprendre à s’adapter à cette nouvelle réalité sans se mettre trop de pression. La fatigue reste un facteur central : écouter son corps et trouver des moments de repos, même courts, fait une réelle différence. Cela peut passer par des micro-pauses pendant la journée, quelques minutes de détente ou de respiration, ou confier ponctuellement la garde du bébé à un proche pour souffler.

L’alimentation et l’hydratation influencent aussi la mémoire et la concentration. Les jeunes mamans ont des besoins accrus en nutriments essentiels pour le cerveau, comme le fer, le magnésium ou les oméga‑3. Intégrer régulièrement des aliments riches en ces nutriments — poissons gras, œufs, légumineuses, légumes à feuilles vertes — peut soutenir la vigilance et réduire la fatigue cognitive.

Organiser son quotidien de manière structurée mais flexible aide également à alléger le cerveau. Préparer ses affaires la veille, noter les tâches importantes, anticiper les moments où l’attention sera maximale permet de réduire la charge mentale. Il ne s’agit pas de tout contrôler, mais de mettre en place des repères pour se sentir plus sereine.

Enfin, donner du temps au cerveau est essentiel. Le baby brain est une phase temporaire, liée aux changements hormonaux, à la fatigue et à la nouvelle organisation familiale. Accepter ses limites et célébrer les petites victoires quotidiennes — un projet terminé, un moment de calme, un souvenir retrouvé — permet de retrouver confiance et clarté mentale.

Quelques gestes simples pour la mémoire

  • Boire régulièrement pour éviter la déshydratation, qui accentue la fatigue mentale.

  • Prendre quelques minutes pour marcher ou s’étirer, même à l’intérieur, pour relancer l’énergie.

  • Noter les idées et tâches importantes sur un carnet ou une application pour libérer l’esprit.

Le baby brain n’est pas une faiblesse, mais le signe d’un cerveau en pleine transformation. En apprenant à l’écouter et à le ménager, chaque maman retrouve peu à peu sa clarté, son rythme… et sa confiance.

Autrice

Clara Casado

Responsable éditoriale
& Experte en QVT

Responsable éditoriale chez Pachamama, Clara Casado explore les enjeux de la qualité de vie au travail (QVT) sous le prisme de la parentalité. À travers ses articles, elle décrypte les besoins des jeunes parents en entreprise et valorise des solutions concrètes comme les espaces d’allaitement, pour un environnement de travail plus inclusif et bienveillant.

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